" Les Bêtises d'une Cambrée " / le Sextoting

Le titre de ce roman érotique est un jeu de mots coquin avec le bonbon « la bêtise de Cambrai » que l’on voit en photo sur la couverture.

Il raconte la rencontre d’une écrivaine, Laure, et de Georges, un chanteur de chorale rouennais d’une cinquantaine d’années sur un site de rencontres. Le but premier de Laure en s’inscrivant sur ce site était de trouver de l’inspiration pour son prochain livre, mais en tombant sur le profil de « Kasimodo » alias « Chevalier Georges Seigneur de Clayres », les événements prennent une tournure inattendue. Tous deux avaient créée des profils tout à fait originaux, un brin provocateur, avec en plus une légère similitude. Il était donc fait pour se trouver.

On constate que le livre est séparé en 3 parties.

La première partie qui équivaut aussi à la moitié du livre (jusqu’à la page 97), est exclusivement axée sur les échanges de messages entre les deux personnages. Une vraie joute verbale intense et piquante. Laure et Georges se rendent compte très vite qu’ils aiment tous les deux jouer avec les mots, et taquiner. Tout en continuant à se vouvoyer, leurs messages deviennent de plus en plus sexuels et s’accompagnent même de photos. Clichés que l’on peut d’ailleurs voir dans le livre !

C’est à celui qui fera le plus perdre la tête à l’autre.

Mais on se demande surtout à qui appartiennent vraiment ces clichés …

Le point de non-retour est atteint quand ils se mettent à imaginer des scénarios pour une éventuelle rencontre et qu’ils se décident ensuite à se donner un rendez-vous pour réaliser leurs fantasmes réciproques.

Oseront-ils vraiment aller jusqu’au bout ?...

Cela soulève la question suivante : Est-ce que tous les fantasmes sont bons à être réalisés ?

La peur d’être déçu peut freiner. Peur que la réalité soit trop éloignée du rêve. Ou qu’en se laissant aller à ses fantasmes, cela révèle une autre facette de soi qu’on étouffait inconsciemment jusque-là. Une autre facette qu’on ne serait peut-être pas prêt à assumer après …

La deuxième partie du roman (de la page 98 à 138) nous donne le ressenti de chacun des personnages. C’est très intéressant d’autant plus que ce livre a été écrit à 4 mains. Ceci permet d’avoir réellement le point de vue de la femme et celui de l’homme. Cela donne à mon sens du réalisme à l’histoire et aux échanges. Les personnages partagent donc leurs pensées respectives suite à cette rencontre virtuelle qui les a tous deux surpris et qui a réveillé leur instinct animal. Ils sont perturbés, intrigués, émoustillés, excités, obsédés par l’un et l’autre …

La troisième et dernière partie raconte le déroulement du rendez-vous, de la rencontre physique des deux protagonistes. On y ressent bien la tension, l’appréhension de la jeune femme qui prend tous les risques pour donner vie au scénario qu’elle a elle-même échafaudé, un fantasme fou.

Je vous invite bien sûr à vous procurer le livre si vous voulez savoir si tout s’est passé comme prévu.

Revenons sur la première partie du livre et des échanges hot entre les personnages.

On est totalement dans le concept du SEXTOTING. L’art d’échanger des messages sexy voire carrément sexuels avec son partenaire. Il y a des personnes moins à l’aise que d’autres pour cette pratique mais si vous pensez ne pas être doué, cela n’a rien de dramatique. Il suffit juste d’un peu d’entrainement.

Il est important de tâter le terrain avant pour ne pas prendre le risque de choquer ou brusquer le destinataire des messages.

Même si votre partenaire de jeux est ouvert aux sextos, il ne sera peut-être pas stimulé de la même façon que vous.

On peut faire dans la subtilité, et les sous-entendus ou au contraire aller franchement dans les détails de ce que l’on veut faire à l’autre si il/elle est réceptif(ve).

Dans le cas où l’autre n’est pas à l’aise avec la pratique, rien ne sert de forcer. Pour certaines personnes, c’est un acte aussi intime que le passage à l’acte.

C’est comme pour tout, s’il n’y a pas de réel plaisir à le faire, et si cela ne vient pas naturellement, ce n’est pas la peine. Pareil, si les réactions espérées ne suivent pas, inutile d’insister, cela ne ferait que créer de la frustration chez celui ou celle qui envoie.

Par contre, si il/elle en a envie mais ne sait simplement pas comment faire, il suffit de lui dire ce que vous aimeriez lire venant de lui/elle. Parfois, la seule évocation de ce que l’autre ressent, ou de ce qu’il aimerait nous faire, ne serait-ce qu’une étreinte, une caresse, un baiser est une bonne introduction.

Pour une relation naissante, qui n’est pas encore arrivée au stade physique, cela peut permettre de savoir si compatibilité il y a, si on aime les mêmes choses, ou au moins d’avoir une idée sur ce qui fait éventuellement vibrer l’autre. Cela peut, de ce fait, éviter les mauvaises surprises ou des moments embarrassants, le jour J, ou au moins les réduire car on n’est jamais à l’abri.

Malheureusement, certaines personnes en font quelques fois trop. Le but n’étant pas de vendre du rêve à tout prix. On mettra cela sur le compte de l’excitation, ou le simple fait de vouloir paraître aux yeux de son ou sa partenaire un(e) amant(e) hors pair. Il faut faire très attention toutefois à ce que la réalité soit à la hauteur de tout ce qu’on a pu promettre durant les échanges. La fausse publicité ne sert à rien et surtout, tout le monde en sort perdant au final. Il est souvent vérifié que ceux qui en parlent le plus en font le moins ...

Cependant, il est très stimulant de tomber sur une personne qui sait manier les mots, jouer avec, de façon à susciter l’excitation, faire monter la pression chez l’autre. Beaucoup de personnes sous-estiment le pouvoir des mots durant la phase de séduction, or ils ont toute leur importance, sans parler de l’orthographe et de la grammaire.

Dans le monde 3.0 dans lequel nous vivons actuellement avec toutes ces technologies, tous ces réseaux sociaux et ces fameux sites de rencontres qui pullulent, il est important donc de ne pas négliger cet aspect.

Dure de draguer et de chauffer son partenaire en faisant des « photes » …

Pour une relation déjà consommée, cette pratique peut aider à réveiller une flamme qui s’est éteinte, ou à maintenir une complicité intime dans le couple. Il ne s’agit bien sûr pas d’en abuser. Il n’est pas question de s’envoyer des messages sexy tous les jours. Ce ne serait pas réaliste.

Il s’agit plutôt d’effectuer des petits rappels à l’occasion. De montrer à notre partenaire qu’on est toujours attiré par lui/elle, qu’il/elle nous fait toujours de l’effet. Cela peut aller du simple compliment (sur son physique, ou sa personnalité), aux messages coquins voire explicites. Pourquoi pas aussi se remémorer des ébats passés, ce qu’on avait aimé et qu’on aimerait bien refaire …

Parfois, il est encore plus excitant d’accompagner ses propos par des photos ou des images.

Encore une fois, il est important de savoir doser. On peut par exemple récupérer des images sexy sur le net (il y a de quoi faire) pour illustrer ses envies si on n’ose pas se mettre soi-même en scène. Dans le cas où on est assez à l’aise avec son corps et l’idée de le montrer, on peut se prendre en photo avec des poses et tenues plus ou moins suggestives en fonction de ce qu’on veut susciter comme réaction chez son partenaire.

Pour les femmes, cela peut être juste une photo de sa tenue du jour, si on se trouve jolie, pour les moins timides, des photos en sous-vêtements, ou les fameux « nudes », c’est-à-dire dans sa tenue d’Eve. En fait, tout dépend de son humeur, et du moment de la journée. On le fait comme on le sent tout simplement.

Pour les hommes, c’est pareil. Et pour votre information, il n’y a pas que les « dickpics » Messieurs, même si on aime votre engin, ce n’est pas forcément ce qu’on a envie de voir à chaque fois. Soyez créatifs !

Pour finir, LE facteur essentiel à ne pas négliger, c’est la CONFIANCE. Tout est une histoire de confiance, et de respect entre les partenaires.

Voici un exemple de messages envoyés durant leurs échanges très osés (extraits):

Georges : (page 36-37)

« Je vous imagine, étalée, les seins débordant sur les côtés, les fesses rebondies […] je me retiens de plonger ma bouche dans votre sexe dégoulinant de désir pour moi. Je m’approche lentement puis de la langue, tourne doucement autour de votre caverne mystérieuse, j’accélère le mouvement en la durcissant et d’un coup, j’enfouis tout mon visage, cherchant à rentrer en vous. Votre fontaine m’inonde, cela m’excite au plus haut point, je ne peux plus retarder le moment. Je prends fièrement mon sexe dans la main pour le rentrer en vous jusqu’à la garde […] Je vous laisse juste imaginer. »

Laure : (page 43)

« Je n’ai qu’une idée en tête, goûter à cette queue magnifique dont je sens déjà la douceur dans ma bouche. Sentez-vous ma langue qui l’entoure et la caresse, sentez-vous la légère morsure de mes petites dents sur votre gland gonflé, gorgé de désir ? Et mon tout petit et serré coquillage va se distendre pour l’accueillir, délicieuses douleurs que je désire ardemment […] »

Ce n’est pas le seul livre de Laurette MAS-CAMILLE que j’ai en ma possession. Vous pouvez d’ailleurs trouver un article où je parle d’un autre de ses livres (lire ici). J’ai d’ailleurs eu la chance de la rencontrer ainsi que le co-auteur, Frédéric PELTIER à un apéro littéraire (lire ici).

Retrouvez également mon article sur les sites de rencontre (lire ici).

Bonne Lecture !