Dur de Résister ...

Mon Dieu ! Il fait une de ces chaleurs ! Je n’en peux plus !

Et pourtant le ventilateur est à fond. Il faut avouer que le punch ananas qu’il m’a servi y est aussi pour quelque chose. Mais pas seulement…

Le fait de me retrouver chez lui après tout ce temps, alors que j’avais juré par tous les dieux et surtout à mes amies que je ne me laisserai plus prendre dans ses filets, me déstabilise, et me mets presque mal à l’aise, mais pour rien au monde, je ne voudrais être autre part.

D’ailleurs, j’étais là, à sa sortie de l’avion, enfin je veux dire que c’est moi qui suis venue le récupérer à l’aéroport. Soi-disant que Monsieur n’avait vraiment personne pour venir le chercher ce jour-là et qu’il avait même longuement hésité à faire appel à moi, vu notre dernière conversation. Après tout, ça ne me dérange pas plus que ça, concrètement, nous ne sommes pas fâchés, je lui ai juste dit que je voulais passer à autre chose puisque cette histoire ne menait à rien.

Il est sans cesse en déplacement à cause de son travail et ne souhaite de toute façon pas s’engager dans une relation car, je cite, « je ne pourrais pas te consacrer le temps et l’attention que tu mérites, et je m’en voudrai » … Mouais, charmante « excuse » même si au fond de moi, je sais bien que c’est la vérité.

Ça ne l’a pas empêché de me faire une pseudo crise de jalousie quand il a compris que j’étais récemment sortie avec quelqu’un d’autre.

Je mentirais si je disais que ça ne m’a pas plu de le voir inquiet, après, je me suis demandée si ce n’était pas seulement une manière de vouloir marquer un territoire qui n’est même pas vraiment le sien en fait. Car, comme on dit chez nous « Chyen pa lé bannan’ mè i pa lé poul’ békté’y ».

Toujours est-il que je suis bel et bien assise sur son lit avec mon verre de punch à la main en train de le regarder défaire son sac dans sa belle chemise rose trempée de sueur.

Chemise qu’il finit par enlever pour se retrouver torse nu.

Mais putain qu’est-ce que je fais encore là ? J’aurai pu simplement le déposer devant chez lui et repartir aussi sec, mais noooooon ! Tchip.

Ce torse, je l’ai déjà vu et revu, touché, caressé et même léché, mais c’est comme si je le découvrais pour la première fois.

- « Je vais prendre une douche vite fait, tu m’attends ? »

- « Euh oui. Ok, vas-y, pas de problème ». Je bégaye presque en disant ça. Mais reprend-toi ma fille. Ohoh !

Et puis, l’attendre pour quoi d’abord ?...

Juste avant de rentrer dans la salle de bain, il branche son smartphone sur sa station d’accueil pour mettre de la musique, et je ne sais pas si c’est fait exprès, mais c’est la voix de John Legend que j’entends. La dernière fois que nous avons fait l’amour, c’était avec ses chansons en bruit de fond.

A cet instant, j’ai comme un déclic. « Fuck ! » J’en ai envie et je suis sûre que lui aussi. Et en un claquement de doigts, je me retrouve nue à côté de sa cabine de douche. Je fais doucement coulisser la porte, et quand il me voit, il sourit et me tend la main. Je me retrouve donc sous l’eau avec lui, il colle son corps contre le mien et m’embrasse d’abord tendrement et avec un peu plus de fougue ensuite. Il prend le gel douche et le fait couler sur moi avant de passer ses mains et de l’étaler sur mon corps. Il en profite pour caresser mes seins, mon dos, mes fesses, mes cuisses … Seigneur, ses mains sur moi, ça m’avait manqué. Je peux voir qu’il bande, et pas qu’un peu. Je saisis son sexe dur dans ma main et commencer à le masser. Il glisse en même temps une de ses mains dans mon entrejambe et on se fait du bien comme ça, pendant un moment.

On finit par se rincer et sortir de la douche. La salle de bain étant en accès direct sur la chambre, on se retrouve tout mouillés sur son lit. Au moment où il me pénètre, il me dit que je lui ai manqué. Et il me le prouve avec toute sa vigueur, je lui chuchote à l’oreille « s’il te plaît, fais-moi jouir » entre 2 gémissements. Il ne se fait pas prier et je ne résiste pas bien longtemps non plus.

« Je t’aime »

Je ne sais pas si c’est à cause de l’orgasme qu’il vient de me donner ou si je le ressens vraiment, mais les mots sont naturellement sortis de ma bouche.

Bien sûr, je n’ai pas eu de réponse, même si il a marqué une pause, et que j’ai bien vu dans ses yeux toute la tendresse qu’il a pour moi (de la tendresse, pas de l’amour) et qu’il m’a embrassé juste avant de reprendre ses coups de reins et de jouir à son tour.

Nous sommes restés allongés un moment sans parler, presque gênés. Puis, j’ai trouvé une excuse pour m’enfuir.

Ça, c’est sûr que je n’en parlerai pas aux filles, par contre, je pense retourner voir la voyante que je m’étais juré aussi d’éviter, qui sait, elle m’annoncera peut-être que j’ai raison de m’accrocher.

TALEENAH

"Cette histoire est vraie puisque je l'ai inventée." Boris VIAN